Rivista di Massoneria - Revue de Franc-Maçonnerie - Revista de Masonerìa - Revista de Maçonaria | ||
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ACTA MACIONICA Vol.18, 2008 The Annual Transactions of the Research Lodge Ars Macionica n°30, Bruxelles Published by the Regular Grand Lodge of Belgium Papers in English, French and Dutch. Softcover - 378 Pages. Price, € 25 Including Correspondence Circle Annual Membership Available from:
La Loge Ars Macionica |
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Recension du Livre Ce
volume de 376 pages mérite d’être acquis en raison de l’article
remarquable par lequel il s’ouvre, “Concerning God and Religion – The way
it was meant”. Son auteur, Chris Impens, est professeur au Department
of Pure Mathematics and Computer Algebra de
l’Université de Gand, et je vous conseille de visiter sa page Web, http://cage.rug.ac.be/~ci/
(en flamand et en anglais) où son sens de l’humour éclate dès la première
phrase : « Belgium is Latin for ‘the Netherlands’ ». Chris,
qui reçut le Norman Spencer Prize
2002 pour “A Masonic Emblem in 1522”[1],
a publié “In search of the Blazing Star”[2]
et “The First Charge Revisited”[3],
trois articles fondamentaux. Sa démonstration (Blazing Star = Comète, et non
Etoile Flamboyante) semble avoir dérangé Bob Gilbert[4]
dont les réticences m’ont fait penser à la remarque faite par Speth en 1898
à propos de Masonic Facts and Fictions de
Sadler, « It is
always an intolerable nuisance to have to recast opinions held for years »[5].
Chris Impens et Kris
Thys – dans ce même volume 18, les trente-sept pages de l’article de Kris,
‘Maçonnologie muze of fantoom ?’, sont suivies par une bibliographie
de quinze pages – ont en commun la politesse devenue rare de citer leurs
sources avec précision. Tel
n’est pas le cas de l’auteur de “Bordeaux où tout commence” (pages
235-255) qui illustre à merveille ce que j’écrivais au début de mon dernier
livre : « aucun historien ne peut écrire sans
utiliser des documents, soit connus soit inédits, et presque toujours également
certains ouvrages d'autres historiens. Dans tous les cas, son devoir est de
donner la faculté de contrôler ce qu'il écrit. S'il ne le fait pas, il n'a
pas beaucoup de respect pour son lecteur et ce sentiment risque d'être réciproque.
Il peut aussi citer ses sources d'une manière si imprécise que tout contrôle
devient impossible. Et s'il s'appuie sur des auteurs notoirement inexacts, cela
revient finalement au même: nous avons à faire à un auteur qui très
probablement n'est ni sérieux ni digne de respect. »[6]
Prenons
la page 236 : « Plus
tard, le F. Sitwell, VM de St-Claudius [...] publia des extraits des années
1754-1758 avec les règlements de la loge l’Anglaise
en français ». Sitwell
n’a jamais publié de règlements de
L’Anglaise. « une
fois la seconde Guerre Mondiale terminée, Sharp retourna en Angleterre ».
Sharp
quitta la France en 1940. « le
vicomte de Montagu, 13ème Grand Maître de la Grande Loge de Londres ».
Anthony
Browne, 6ème vicomte
Montague – et non Montagu[7] !
– fut le quinzième Grand Maître (si on compte deux fois la grande maîtrise
de Payne) ou le quatorzième, si on ne la compte pas. « [Montague]
avait donné une patente à la loge (peut-être Saint-Thomas) qui se réunissait à l’enseigne du Louis
d’Argent, rue des Boucheries, à Paris. » Etienne
Fournial a consacré un excellent article[8]
à démontrer l’imagination des historiens à propos de la loge parisienne
Saint-Thomas et concluait sa démonstration par les mots : « le Louis
d’Argent, constitué par la Grande Loge d’Angleterre en 1732 n’avait pas
à cette époque le titre de Saint-Thomas, et si cette loge a été ainsi
qualifiée, c’est tardivement lorsqu’elle a rallié la Grande Loge de
France, sans doute peu avant mai 1762[9] ». « Elle
portait le n° 90 sur la liste de la Grande Loge. La consécration eut lieu le 3
avril 1732 chez le traiteur Landelle, à l’hôtel de Bussy, rue de Bussy, et
elle se réunit sous le maillet de Thomas-Pierre Lebreton ». Une
loge se réunissant au Louis d’Argent (King’s
Head) fut constituée à Paris par la première Grande Loge le 3 avril 1732
et reçut le n° 90. Après s’être réunie chaque mercredi « au Louis
d’Argent dans La Rue de Boucherie a Paris » (liste de 1734), cette
loge se réunit ensuite les premiers lundis à l’« Hotel de Bussy,
rue de Bussy » (listes de 1735 et 1736), puis « A
la Ville de Tonnerre, Rüe des
Boucheries » (listes de 1738, 1739 et 1740 ; dans cette
dernière liste avec le n° 78). Une note non datée, trouvée par Pierre
Chevallier dans les archives de la police indique « Thomas Le Breton [...]
suposé maître de Loge de Louis d’Argent »[10]
alors que le 18 décembre 1736, « Thomas Pierre le Breton » était
mentionné comme membre au début du livre d’architecture de la loge Coustos.
Quant au mot ‘consécration’, c’est un anachronisme de l’utiliser en
1732[11].
On
rectifiera « Grondal » en Goudal (p. 237) et on mettra en doute les
dates (avril 1732, juin 1744) attribuées aux règlements de l’Anglaise (pp.
240 et 241). Il
est inexact d’affirmer qu’Alice Joly publia la liste de loges françaises de
1744 et que l’Anglaise créa l’Harmonie (p. 241), que Morin était né en
1717[12],
que la liste de 1762 énumère cinq loges à Bordeaux avec leurs dates de
fondation[13]
(p. 242), que Morin était « négociant en porcelaine » et que
Sitwell découvrit une copie des premiers règlements de la Parfaite Loge
d’Ecosse et une partie de ses procès-verbaux [...] vers 1930, dans les
archives de la loge Quatuor Coronati (p. 243). Tout
aussi inexact d’écrire que depuis 1803 « jusqu’en 1847, il n’y a
plus trace de correspondance avec la Grande Loge d’Angleterre ». Il
suffit pour s’en convaincre de parcourir l’excellent article de Speth[14]
qui reproduisit les lettres que l’Anglaise adressa à Londres entre 1816 et
1819, ainsi que la très utile monographie d’André Gendron qui écrit
« le 16 mai1818, le F\
William White, Grand Secrétaire de Londres, entretenait avec le Secrétaire de
l’Anglaise, une correspondance [...] »[15] Enfin,
les six lignes de la Bibliographie (p. 251) comprennent trois coquiles (Ars
Quatuor Coronatorum 10 au lieu de
101, Grade au lieu de Grande, Vachter
au lieu de Vatcher, et une approximation : la première édition du livre
d’Alain Le Bihan, Loges et Chapitres de
la Grande Loge et du Grand Orient de France (2e moitié du XVIIIe siècle,
date de 1967, 1990 est sa date de réimpression.
[1]
Ars Quatuor
Coronatorum
115, pp. 256-262. [2]
Ars Quatuor
Coronatorum
118, pp. 140-153. [3]
Ars Quatuor
Coronatorum
120, pp. 216-237. [4]
Ars
Quatuor Coronatorum 120, p. 135. [5]
Ars Quatuor
Coronatorum 11, p. 190. Chef d’œuvre publié en 1887, Masonic Facts and Fictions
n’eut
jamais l’honneur d’un compte-rendu dans Ars
Quatuor Coronatorum.
[6]
Une certaine idée de la franc-maçonnerie,
Dervy 2008, p. 31. [7]
Anderson a dénommé “Montagu” le duc de Montagu, Grand Maître en
1721 et le vicomte de Montague, Grand Maître en 1732 (Constitutions
1738, pp. 112-113 et 130), alors que ce dernier signait son nom avec un
"e" final, ainsi qu'on le constate sur la Deputation to constitute du 11 juillet 1732, destinée à la loge
d'Exeter (Lane, Ars Quatuor Coronatorum
8: p. 199), et sur celle de la loge de Bath (James, Ars Quatuor Coronatorum 59: p. 59). Il s'agit de deux familles différentes,
les Browne et les Nevill, ayant un commun ancêtre lointain. [8]
‘Les
loges Saint-Thomas (ou prétendues telles à l’Orient de Paris au XVIIIè
siècle’.
Chroniques d’Histoire Maçonnique
n° 34, 1er semestre 1985. [9]
L’année (fautive) 1772 de l’article fut rectifiée en 1762 dans le
volume suivant des Chroniques
d’Histoire Maçonnique, p. 79. [10]
Chevallier 1964, p. 51. Cette loge ne s’appela jamais Saint-Thomas
avant les années 1760, ce que démontra brillamment Etienne Fournial en 1985,
bien que la plupart des historiens, de Thory à Bord et Pierre Chevallier en
1964 aient affirmé le contraire. Justification ultérieure de Pierre
Chevallier : « On est bien obligé, dans certains cas, d’accepter
une tradition » (Chevallier, Postface
à la réédition 1994 des Ducs sous
l’Acacia, p. 289). [11]
« Consecration is the Masonic rite, religious in form, by which a new
loge is blessed for, and dedicated to the purpose for which it is regularly
constituted, i.e. the practice of Freemasonry [...] there is, apart from
Preston’s Illustrations [of Masonry, 1st ed. 1772] no other textual evidence
of the ceremony in the 18th century (Haunch, Ars
Quatuor Coronatorum 83, p. 1 & 12. Voir
aussi p. 36). [12]
On sait qu’il déclarait avoir quarante-cinq ans en 1762, ce qui est
différent. [13] Cette Liste indique une seule loge régulière à Bordeaux, l’Anglaise, et ajoute in fine : « Il y a des Loges à Bordeaux qui ne sont point constitué comme il faut à Paris, sçavoir La Grand-Loge Ecossoise Loge de l’amitié Loge françoise Et la Loge de la parfaite harmonie ». [14]
Ars Quatuor Coronatorum 12,
pp. 16-20). [15]
Documents pour servir à l’histoire de l’Ordre. Histoire de la Loge
Anglaise 204. 1933. Collection de la Grande Loge de France, p. 17. |
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