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MASONICA - La Revue du GRA rencontre PS Review of Freemasonry
Chercheurs de Lumière

Dix Études Maçonniques témoignage de plus de vingt ans d'activités du Group de Recherche Alpina (GRA)

PS Review of Freemasonry
Ce projet est sponsorisé par Le Groupe de Recherche Alpina (GRA) - Groupe de Recherche Maçonnique Suisse.




LA QUESTION DE DIEU
par le Vén. Frère Jean Bénédict 33
Président du Groupe de Recherche Alpina.


Les anthropologues nous enseignent que les hommes, pour survivre, vivent en communauté, comme la plupart des animaux. Les modèles humains les plus anciens, restés intacts, notamment en Amazonie et en Australie, consistent en quelques dizaines d’individus. Les Inuit, non moins isolés, ne peuvent subsister qu’en restant associés en petits villages. D’autres exemples abondent. 

 

La vie en communauté n’est possible que s’il y règne une autorité de nature tribale. On assiste partout au même schéma : un chef, des notables et le reste de la population. Dans le même esprit, les problèmes interpersonnels et communautaires doivent être régis par un code, une règle qui fonctionne pour chacun, moyennant intervention des chefs, par la persuasion, par la force au besoin. 

 

Au-delà des activités courantes consacrées à l’habitat, à l’alimentation, à l’habillement, à l’autodéfense vis-à-vis des communautés voisines, les membres du groupe tribal ressentent le besoin de structurer mentalement le mystère de la vie et de le relier, en un ensemble cohérent, à toutes les activités sociales, familiales et personnelles.

Il leur est nécessaire d’expliquer l’environnement, les saisons, la cohabitation avec les animaux et les plantes, l’enfantement, la maladie, la mort, etc. Toutes les civilisations, toutes les cultures ont tenté, avec un succès inégal, de trouver une réponse adéquate à l’ensemble de ces questions. Ils ressentent intimement le besoin de se préserver des aléas des forces de la nature : inondations, sécheresses, tremblements de terre, éclipses, la foudre, etc. Ils recherchent désespérément la cause de toutes choses, ainsi que le "Père protecteur". "À la recherche d’une explication, le primitif a inventé des divinités anthropomorphes, il anthropomorphise la nature. À la recherche d’une explication, ]le primitif (a inventé des divinités anthropomorphes, il anthropomorphise la nature". (Paul Diel, Le symbolisme dans la Bible, Ed. Payot 1975/1996, p. 23) 

 

Les solutions trouvées autour du globe terrestre varient à l’infini. De l’animisme aux sectes, des traditions orales à la philosophie, du pluralisme au monisme, de l’autoritarisme au libre-arbitre, chaque groupement humain s’est forgé un système de pensée et d’action qui puisse obéir aux critères de cohérence logique et d’harmonie. "Dans la conséquence des images mythiques, l’exigence immanente d’unification harmonieuse est transcendée et apparaît comme l’expression de la volonté divine". (Diel, ibid. p. 34) 

 

Cette œuvre de création d’un système à caractère religieux - qui englobe dans les sociétés dites primitives et traditionnelles la totalité de l’activité humaine - résulte d’un travail en commun, mis au point après de multiples tâtonnements, de rectifications, de réajustements, parfois de "révélations". Pour aboutir à un corpus codifié, qui acquiert force de loi. Jean-Jacques Rousseau parle de contrat social. 

 

Il s’agit dans ce domaine d’un phénomène objectif, observable de l’extérieur - par les anthropologues notamment - et dont la structuration mentale et collective se déroule dans des conditions très semblables d’un bout à l’autre de l’univers. 

 

Lorsque le choix a été officialisé, le système est imposé - par la force si nécessaire - du haut de l’échelle sociale jusqu’aux échelons les plus bas. Il se considère être le seul authentique et légitime, le dépositaire de l’autorité supérieure, le seul à délivrer la vérité vraie. Il justifie d’autant plus sa légitimité qu’il terrasse victorieusement les oppositions "d’infidèles" venant de l’extérieur ou de l’intérieur. 

 

Le mécanisme collectif visant à résoudre le mystère suprême aboutit à la création d’un panthéon ou d’un dieu, d’une entité innommée, douée d’une force et d’une volonté supérieures, qui reste à jamais inconnue. C’est un processus humain purement collectif. Le groupe humain (clan, tribu) crée Dieu à son image, une image mystique, idéalisée et anthropomorphique. 

rm_bernheim
¨ RÉALITÉ MAÇONNIQUE
par Alain Bernheim
Numéro hors série de Masonica.

 

Dès lors, toujours aux yeux de l’observateur extérieur, aucune religion ne saurait exercer un ascendant sur une autre. Toutes se valent, dans les milieux où elles existent. Chacune détient sa vérité et personne ne peut valablement les départager. Leur pérennité est confirmée par le fait que, constamment, de nouveaux groupes religieux se créent, prétendant avoir trouvé une autre vérité supérieure ; d’autres meurent, car elles ont manqué leur cible. 

 

L’ethnologue constate également, dans chaque croyance majeure, la présence de deux degrés de compréhension de leur système : le degré exotérique et le degré ésotérique*. Le niveau exotérique convient à la majorité, qui y trouve le réconfort de certitudes officiellement établies. Une petite minorité se détache de cette structure dogmatique et coercitive afin de rechercher un niveau supérieur de spiritualité. Ainsi naquirent, dans la nuit des temps, les microgroupes d’initiés, instruits dans le secret de techniques accessibles à une seule minorité de personnes capables de s’ouvrir - par étapes successives - à des univers insondables. 

 

Les exotérismes nés sur le globe terrestre sont légion. Par définition, ils demeurent antinomiques, concurrents, inconciliables, car porteurs d’un poids culturel, d’une évolution historique divergente. Ils se livrent souvent à des luttes d’influence, à des exclusions, à des génocides culturels. L’histoire humaine est profondément marquée par ces conflits où la Raison d’État est intimement imbriquée dans le substrat socio-religieux. 

 

En revanche, les ésotérismes échappent aux querelles de suprématie. Oeuvrant chacun dans son "fief", ils poursuivent leur quête de l’absolu. Parvenus à un niveau de dégagement supérieur, ils recherchent en définitive la même chose, cette paix intérieure qui est la même finalement pour tous ceux qui font l’effort de l’atteindre. En définitive, les ésotérismes les plus divers convergent sur ce sommet. Cette même vérité explique à son tour l’inanité pour les ésotéristes de se mesurer, de se combattre. Ils laissent cela aux exotérismes. 

 

Mais il est aussi évident que, sans exotérisme dûment constitué, il n’est pas de voie permettant d’atteindre les sommets de l’ésotérisme. Chaque religion génère - sans nécessairement le vouloir - ses chercheurs de l’absolu. Il est dès lors nécessaire de concevoir un système prenant ses repères à partir d’un autre, spirituellement moins exigeant, plus terre-à-terre, à la manière d’une pyramide. Dans l’ordre chronologique, on voit apparaître le judaïsme/la Kabbale, le christianisme/la Cabale chrétienne, l’Islam/ le Soufisme. 

 

De collectif à sa base, accessible à tous, chaque système exotérique génère des groupuscules d’initiés qui se distinguent par leur individualisme, par leur envol vers des sphères inatteignables, indicibles, associées à la notion de divin. Divin toutefois configuré selon l’image formulée dans la conscience collective. Généralement, ce divin se nomme Dieu. "Pourtant, nous croyons encore à l’existence personnelle d’un Dieu unique". (Diel, ibid. p. 37)

Alors qu’est au juste le divin ? Est-ce cette entité, cette notion de l’absolu que l’on recherche à l’extérieur de soi-même, quelque part dans l’infini, ou bien ce divin se trouve-t-il enfoui dans les replis cachés de la structure mentale? Les inspirations dites divines, dans les domaines religieux, artistique, littéraire, musical, etc. Viennent-elles "d’en haut", ou profondément "du dedans" ? Le cheminement mental est si mystérieux qu’il devient difficile, voire impossible de déterminer leur réelle origine. 

 

Mais dès que l’on adopte le parti pris d’une origine supérieure extracorporelle, on opte infailliblement pour la notion exotérique, celle que s’invente le groupe social. L’option concerne les sociétés primitives et traditionnelles, entièrement soumises aux influences religieuses et prélogiques. Avec une sécularisation envahissante, déclenchée par les Lumières puis par les découvertes scientifiques et le positivisme, l’analyse sociale repose dès le XIXe siècle sur des constatations objectivables et, depuis Emile Durkheim, par la psychologie collective, la sociologie.

La recherche ésotérique, en revanche, mobilise des mécanismes psychiques du subconscient, de l’inconscient. La méditation, l’introspection, la recherche de la connaissance de soi découlent fondamentalement de complexes et sinueuses démarches mentales. Essayer de les décrire, de les objectiver dans un discours cartésien tient de la gageure. Comment traduire en paroles ce qui est indicible ? 

 

En Maçonnerie le processus initiatique, intimement couplé avec une vie sociale, dite fraternelle, passe aussi par deux stades, aucunement dissociables et se succédant imperceptiblement*. Le premier, à caractère avant tout exotérique, consiste en un apprentissage de la nomenclature, des mécanismes, de l’histoire, des règles de vie collective. Le grade de Compagnon comporte de timides incursions dans le domaine de l’inconnu mental. Mais dès le grade de Maître, on aborde de plain-pied l’ésotérisme qui mène au centre de l’être. 

 

Certains ont voulu voir en la Maçonnerie un Ersatz de religion. Bien des auteurs se sont penchés sur ce phénomène, sans parvenir à une conclusion définitive. Alors que certains éléments font une allusion visible ou masquée au milieu judéo-chrétien qui l’a nécessairement bercé dès sa naissance, son processus initiatique se distancie résolument de tout système de croyance exotérique. La Maçonnerie, fondamentalement a-dogmatique, n’est pas une solution, plutôt un cheminement, partant de l’exotérisme, vers un horizon résolument ésotérique.

On ne peut exclure une similitude certaine entre l’ésotérisme des grandes religions et celui de la Maçonnerie. Toutes procèdent d’une recherche intérieure menée sans relâche et sans concession. Les tentatives de description de ce cheminement intérieur se multiplient. Depuis C.G. Jung, on commence à pouvoir cerner ce monde inconnu et inconnaissable. Mais la distance qui nous en sépare est sidérale. Là réside le vrai mystère incommunicable de la Franc-Maçonnerie. 

 

* Averroès avait déjà constaté qu’il existe une dualité de sens, au niveau de l’interprétation, pour la loi divine : le sens extérieur et le sens intérieur. La foule peut se contenter du premier, les philosophes doivent aller jusqu’au second.



Le Groupe de Recherche Alpina est une association de Francs-Maçons suisses soucieux de la pérennité traditionnelle de l’Institution et de son adaptation au monde moderne.

Sans prendre la forme d’une Loge, quelques Frères ont créé ce groupe de réflexion et d’études le 28 septembre 1985 à Berne, groupe volontairement limité à 30 membres actifs (MA). Ils se réunissent quatre fois par an à Lausanne. Selon ses statuts, le GRA a été constitué dans le but de réunir des Frères Maîtres Francs-Maçons qui ont un intérêt particulier pour la recherche dans les domaines du symbolisme, des rituels, de la philosophie, de l’histoire, de la littérature et de l’art en Franc-Maçonnerie. Les MA doivent posséder le grade de Maître et appartenir à la Grande Loge Suisse Alpina (GLSA) ou à toute autre obédience avec laquelle elle entretient des relations amicales.

Les travaux du G.R.A. sont publiés dans une revue semestrielle (Masonica) ainsi que dans divers ouvrages destinés aux jeunes Maçons. Le G.R.A. organise en outre un cycle semestriel de conferences.

Les Maîtres Maçons et les Loges peuvent s’abonner à la revue Masonica, recevoir les publications du G.R.A. à un prix de faveur et sont invités aux diverses manifestations du Groupe.

Pour devenir membre correspondant du G.R.A.: info@masonica-gra.ch

Le site internet http://www.masonica-gra.ch a pour objet d’entretenir échanges et informations venant du monde maçonnique ou le touchant de près ou de loin, quelles que soient les obédiences.



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